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LA CANTATRICE

Fronçant les sourcils, crispant les poings, il grommela :

— « C’est bien ma veine ! » Et il se mit à ricaner d’une manière sarcastique. « Je savais bien », reprit-il, « qu’on me proposerait des quantités d’or et d’argent ! C’est bien ma veine !… Je ne peux pas, perbacco ! Nous ne pouvons pas accepter. Nous ne pouvons pas aller à Paris, voyez-vous, monsieur le directeur. Je suis obligé de refuser… Ah ! l’existence n’est pas facile sur terre ! Je me demande même si nous réussirons à vivre par ici…

» Vous savez, au moins, que Mme Borelli est éclopée ? »

— « Je ne veux pas le savoir. Personne ne voudra le savoir. Elle chante et l’on est tout oreilles. Elle chante et l’on n’a plus de regards… »

— « N’est-ce pas ? n’est-ce pas ? Vous n’avez jamais entendu chanter comme ça, eh ?… Croyez-vous qu’elle en a des trésors dans le gosier !… Oh ! tout de même, dites, estimez-vous que je puisse gagner beaucoup d’argent avec elle ?… Qu’est-ce que vous diriez de