Page:Renard - Outremort et autres histoires singulières, Louis-Michaud, 1913.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
LE BROUILLARD DU 26 OCTOBRE

de brume. Un hibou qui fuyait, silencieux à l’égal d’un reflet, lui fit rentrer la tête dans les épaules.

Je le suivais tant bien que mal. Nous arrivâmes au château.

Il avait été convenu que nous garderions le secret sur l’aventure qui nous était arrivée. Cela ne fut rien moins qu’aisé. Le soir, mon confrère se sentit plus faible. Ses mains restaient cadavériques et sa physionomie ne pouvait plus traduire les variations de sa pensée. On le coucha. Je le veillai, de compagnie avec sa femme. Toute la nuit j’eus le sentiment que Fleury-Moor, célèbre géologue, avait fini d’être génial, et qu’il ne serait plus désormais qu’un endroit où de grandes choses s’étaient passées.

Au matin, par bonheur, la fièvre baissa. Le docteur prescrivit le repos, le mutisme et le sommeil. Avant de commencer le traitement, Fleury souhaita m’entretenir seul à seul.

Son désir était que je retournasse sur les lieux du mirage, pour déterminer l’emplacement de la caverne. « Il fallait la retrouver