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LE BROUILLARD DU 26 OCTOBRE

ses yeux contre l’éblouissement du soleil. Il dit :

— « Je donnerais cinq ans de ma vie pour une lorgnette de théâtre ! Impossible de voir !… Ah ! si j’avais su ! Tout ce que j’aurais emporté, Chanteraine ! Et je n’ai que ma montre, en tout et pour tout !… Qu’est-ce que c’est que ces êtres volants ? Ah ! le savoir !… Quelles sales bêtes ! Ce qu’ils chantent mal !… »

— « Fichtre oui ! Mais j’ignore… Ptérodactyles ?… »

— « Non… Et cependant… Oh ! non, non : le lézard ailé n’existait plus à cette époque ; j’en mettrais ma tête à couper… — Ah ! les sales bêtes ! » reprit-il en essuyant sa face reluisante. « Ah ! le vilain cri ! Je ne me rappelle pas de sensation plus odieuse… depuis certaine date de mon enfance… »

— « Laquelle donc ?… »

— « Oh, rien. Je veux parler du premier singe que j’ai vu. Cette parodie… Eh bien, d’entendre crier cet oiseau… »

— « Vous avez raison », lui dis-je, frappé de la justesse du rapprochement. « … Mais il