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L’HOMME AU CORPS SUBTIL

non dans la cause, mais dans l’effet… La cause, cependant… Rayons X, n’est-ce pas ? »

— « Oui », révéla Bouvancourt entraîné par son dada favori. « Oh ! rien de plus bête en principe. Le problème était celui-ci : douer les corps solides — opaques ou transparents — des qualités de pénétration dont jouit la lumière obscure. Autrement dit, les rendre tels, ces solides, qu’ils pussent traverser les autres solides non traités, et par conséquent qu’ils pussent être traversés par eux, ce qui revient au même.

» Pour cela, il fallait parvenir à les imbiber, si j’ose dire, de lumière obscure, en sorte qu’ils fussent modifiés profondément, jusqu’en leurs molécules les plus secrètes, acquérant ainsi la propriété du fluide envahisseur, c’est-à-dire la propriété de traverser les masses sans les écarter (sans les écarter comme, par exemple, un nageur pénètre dans l’eau et comme nous fendons l’atmosphère) mais par une sorte d’osmose immédiate, comme deux régiments se croisent l’un dans l’autre, homme contre homme, sans subir de dilata-