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LA VISION


Lulu, Mady, Bobette — et Christiane, sœur de Bobette. Trois belles filles rieuses — et une petite bossue.

C’étaient les ouvrières des demoiselles Badin, modistes. Et nous, joyeux clercs de notaire, nous les apercevions par la fenêtre de l’étude, assises autour d’une table encombrée de rubans et de plumes.

Or, Fournial (François) et Fournial (Michel) étaient les frères de Lulu, — circonstance qui, au regard de nos familles, légitimait bien des parties de plaisir.

Fournial (François) préférait Mady, Fournial (Michel) rimait des vers à Bobette, Pagirel se consumait pour Lulu ; et moi, qui n’aimais personne à cette époque, et qui ai toujours été une bonne pâte, je me laissais colloquer Christiane. Car Bobette ne serait pas sortie sans sa sœur ; elle n’aurait jamais souffert que la pauvre enfant restât seule auprès de leurs parents, ni