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l’écharpe gris souris

écharpe assombrira les derniers moments de cette admirable chrétienne qui n’a cessé de faire le bien et de pratiquer la vertu.

L’excellente Mme Lefreu s’était imaginé que sa description, fleurie d’une anecdote, remplacerait pour moi le spectacle du fameux vestiaire. Mes désirs, loin d’être satisfaits, en furent excités au plus haut point. Ce qu’ayant éprouvé, je pressai si vivement la brave dame, qu’elle finit par se rendre à mes instances.

— Puisqu’il en est ainsi, dit-elle, je vais donc prier Mme d’Ombrevannes de lever la consigne en votre faveur… Mais je ne sais quel prétexte invoquer… la princesse ne vous connaît ni d’Ève ni d’Adam… Voyons, avez-vous quelque accointance avec le Second Empire ? Pouvez-vous faire valoir un titre ? vous recommander d’une parenté ou d’une alliance bonapartiste ?

— Mon grand-père maternel, répondis-je, Xavier de la Hève, fut écuyer du Petit Service aux Tuileries…

— Bon, cela ! Veuillez m’attendre.

Quelques minutes s’écoulèrent… Mme Lefreu reparut et, donnant toutes les marques d’une heureuse surprise, elle me dit simplement :

— Venez, monsieur.

J’aperçus Mme d’Ombrevannes assise dans un fauteuil à porteurs. C’était une toute petite vieille habillée de noir. Ses traits gardaient les