— Rien, môssieu !
Et M. Liserot, désappointé, navré, restait là, les bras au corps, les yeux baissés et vagues.
— Alors, décidai-je, il n’y a plus qu’un moyen d’en finir. Partons ! Je vous emmène là-bas en automobile.
Il s’y résolut, d’un effort valeureux. M. Liserot rompit avec toutes ses habitudes de vieux petit bureaucrate casanier. Le lendemain, vers trois heures après midi, ma 40-chevaux débouchait devant un immense panorama, borné au nord par la superbe descente du Colombier.
— Reconnaissez-vous, monsieur Liserot ?
— Oui, môssieu, dit-il dans le ronflement du moteur. Je reconnais le fond du tableau.
— Rien de plus ?
— Hélas, non, môssieu !
Nous approchions, certainement.
— Talissieu ? demandai-je, sans ralentir, à un paysan.
— Tout droit… Deuxième patelin…
Je filai, le regard rivé à la route, pressé de savoir enfin, s’il se pouvait, quel était l’étrange souvenir de M. Liserot.
— Mais c’est là l s’écria-t-il tout à coup. C’est là ! Vous dépassez… Vous allez trop vite !
— Diable ! grommelai-je en jetant un coup d’œil sur les environs. C’est vrai !
Nous faisions du cent à l’heure. Je freinai brutalement, comme un novice. La route,