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LE SECRET DE PARCIVAL


Le général prit sur son bureau une lettre de faire-part largement bordée de deuil.

— Voulez-vous, me dit-il, écouter une histoire ? Vingt-cinq ans que je la garde pour moi ! Ce faire-part me délie d’un serment. J’ai hâte de confier à quelqu’un le secret qui pèse sur ma langue depuis un quart de siècle… Vous voulez bien ; allons, vous serez le premier…

» J’étais alors jeune lieutenant. Cuirassiers. Paris. Excellent régiment. Et tranquille. Dans ce temps-là, c’étaient les maréchaux des logis qui faisaient les classes. Les officiers : acte de présence seulement. Ça n’en allait pas plus mal. Ensuite, on se montrait au capitaine, au colonel, pour dire : « C’est moi, je suis là. » Et c’était fini jusqu’au déjeuner ; on pouvait causer, à cheval, sur la piste, ou faire un tour au Bois. Bon temps ! C’est loin.

» Il y en avait un, dans mon escadron, qui ne manquait presque jamais d’aller faire son