sante. Il ne me déplairait pas de pousser ce flirt plus avant. Mais tu sais comme je suis. J’ai des scrupules. Je ne voudrais pas nuire. Il me serait pénible d’avoir fait le mal, à la faveur d’une gentillesse qu’on peut prendre pour de la facilité et qui n’est peut-être que de la gaminerie. Avec les femmes, sait-on jamais ?…
— Les Laurel ! s’exclamait le notaire sur un ton de surprise divertie. Tu es tombé sur les Laurel à Paris ! Que le monde est petit, Seigneur !… En tout cas, tu peux y aller sans hésitation, mon vieux ! Flirte, Éric, flirte sans te gêner, mon garçon ; tu ne seras pas le premier ! Méfie-toi seulement. Je ne serais pas étonné que ce séjour dans la capitale n’ait d’autre but que d’y chercher un mari ; car, à Dijon, Denise est plutôt brûlée…
— Bon ! Voilà qui va bien ! Je me tiendrai sur mes gardes. Mais encore, que lui reproche-t-on, à cette folle ?
— Beaucoup plus de fautes que tu ne lui en feras commettre, toi, si du moins tu es toujours celui que j’ai connu.
— Je le suis toujours… Ma question en est la preuve.
— Oui. Eh bien ! que ta conscience soit en paix. Vas-y, mon fils ! On ne peut plus compromettre Denise Laurel. Elle est compromise. Et comment !