Page:Renard - Le Vigneron dans sa vigne, 1914.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
LE VIGNERON DANS LA VIGNE


frère. À ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de quoi, elle répond qu’elle l’admire.

Elle se dévoue maintenant à sa mère ruinée, elle aussi, par les mauvaises affaires de son fils. Toutes deux vivent uniquement de ce que gagne Olympe et la vieille fille s’arrange si mal qu’elle semble gagner le moins qu’elle peut.

Habile aux travaux d’aiguille de tous genres, elle a, pour une brodeuse de province un réel talent dont elle ne sait pas tirer parti.

Une dame bien intentionnée lui apporte une bavette à broder.

— Choisissez votre modèle, dit Olympe.

La dame ne s’y connaît pas et elle choisit, pour sa bavette sans valeur, une broderie compliquée et coûteuse. Olympe ne fait aucune observation ; elle brode et elle demande un prix qui ne jure pas avec le prix de la bavette.

— Comment voulez-vous, dit-elle, que je fasse payer quinze francs le feston d’une bavette de trente sous ? Cette dame aurait le droit d’être surprise.