je peux lui dire sans le flatter, qu’il n’en a pas
un de blanc et qu’il vieillit moins que moi.
Tout de suite il me tend sa tabatière.
— Merci, lui dis-je, je n’en use pas et j’avoue que tu m’étonnes.
— Pourquoi ? dit Robert.
— Parce que tu prises, à ton âge, comme une vieille femme, comme ma tante.
— Une prise fait du bien au cerveau, dit Robert.
— Oui, je sais, elle dégage, mais quelle vilaine habitude pour un jeune homme ! Tu l’as depuis longtemps ?
— Depuis la mort de mon père.
— Quel rapport ? Priserais-tu par chagrin ?
— Oh ! non, dit Robert. Tenez, avant de mourir, mon vieux papa m’a fait cadeau de cette tabatière.
— Une queue de rat ?
— Oui, elle n’est pas jolie, elle est en écorce de bouleau ; mon père y tenait fort. Il l’aimait mieux qu’une tabatière d’argent, D’ailleurs il n’avait pas le choix ; il n’a ja-