tendre toute la sonnerie. Elle ne se lève
qu’au dernier coup de cloche, elle ferme la
porte à clef et part. Mais ce matin, avant le
premier coup, lasse d’avoir trop remué de
foin la veille, elle s’endort sur sa chaise, elle
s’endort d’un sommeil de travailleuse qui n’a
pas eu un moment de repos cette semaine,
elle dort de tout son cœur, et c’est moi qui la
réveille, comme je reviens de promenade et
que je lui dis bonjour par sa fenêtre ouverte.
— N’allez-vous donc pas à la messe, ce matin, cousine ?
— J’ai le temps, dit Nanette qui se dresse brusquement et se frotte les yeux.
— Le temps ? Mais la messe est sonnée.
— Oh ! non ! dit-elle souriante.
— Mais si.
— Non, non ! dit-elle, je l’aurais entendue.
— Vous dormiez, cousine.
— J’ai fermé les yeux un instant, dit-elle ; on n’appelle pas ça dormir. Je ne dormais pas serré.
— Il faut croire que vous dormiez déjà trop pour entendre les cloches.