— Du bon ?
— Assez pour laver la patte d’un chien, assez pour qu’ils disent qu’ils boivent du vin.
— Les fermiers deviennent-ils donc meilleurs !
— Non, mais les domestiques deviennent plus effrontés. Ils demandent.
— Vous n’osiez pas ?
— Nous n’y pensions pas, dit Philippe.
— Vous ne gagniez qu’une quinzaine de sous par jour, ils gagnent le triple ; vous battiez avec le fléau et vanniez avec un van, ils battent à la machine et vannent avec le tarare ; vous ne preniez de repos qu’aux grandes fêtes, et ils se plaignent !
— Et ils s’écoutent, dit Philippe.
— Peut-être que les besoins augmentent avec l’aisance, et peut-être que tout compté, Philippe, on n’est pas plus heureux aujourd’hui qu’autrefois.
— On le croirait, car des tapées de jeunes quittent le pays et vont à Paris où ils espèrent vivre grassement. Avec de la chance, ils réussissent. Mais ceux qui restent doivent