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NOUVELLES DU PAYS

— Bonsoir, dis-je ; allons dormir et prendre des forces.

— Votre arrivée m’a fait plaisir, me dit Philippe. Je suis content de le tuer devant vous.

Le lendemain matin, à sept heures, il frappe à ma porte et je m’habille au clair du soleil qui tombe par la cheminée. Philippe a mis un tablier propre. Il s’assure que son couteau coupe bien. Il a écarté de la paille sur le sol. Tandis que les femmes, Madame Philippe et la voisine, font les effarées, il est grave.

Pierre, les mains dans ses poches, et moi, nous le suivons jusqu’à l’écurie. Il entre seul avec une corde et nous laisse à la porte. Nous écoutons.

J’entends Philippe qui cherche le cochon et lui parle. Le cochon grogne à cette visite, mais il ne marque ni satisfaction ni inquiétude. Pierre, habitué, m’explique ce qui se passe.

— Mon père, dit-il, va lui prendre la patte avec un nœud coulant.