et, la trompe droite, ouvrir la bouche. Daniel
y jette, de loin, des morceaux de pain
et, quand il vise avec adresse, la croûte
sonne au fond du palais noir et gâté. Puis il
offre, au creux de sa main, une à une, des
épluchures. La trompe rugueuse et délicate
va et vient entre les barreaux, se ferme et
se déroule comme si l’éléphant aspirait et
soufflait dedans.
Les oreilles minces, tirées par quelque ficelle, planent de satisfaction, mais le petit œil reste morne.
Pour finir, Daniel jette à la bouche le papier qui enveloppait les bonne choses et qui passe comme un chat par une chatière de grange.
L’éléphant seul n’est plus maintenant qu’un pauvre vieux de village qui garde la maison. Il traîne ses chaussons devant la porte, courbé, tête vide, nez bas. Il disparaît presque dans sa culotte trop remontée et, derrière, un bout de corde pend.