êtes bien père de sept enfants vivants et
légitimes, mais ils ne sont pas tous mineurs,
car votre aîné Charles vient d’avoir vingt et
un ans et d’atteindre sa majorité ; par conséquent,
il ne vous sert à rien.
Noirmier entendait ces paroles avec l’air morne d’un cheval qui dort.
— Tu comprends, dit-il à sa femme, moi j’ai compris, ils se ravisent, c’est tout simple.
Non, elle ne comprenait pas, trop ahurie, et lui à mesure qu’il expliquait les raisons du percepteur, il les comprenait moins.
— Quoi ! s’écria la femme, sept ne vaut que six maintenant et nous devrons payer chaque année jusqu’à la fin des fins neuf francs dix sous d’impôt ? Je me méfie, moi. D’abord, est-ce que ça nous regarde si nos enfants prennent de l’âge ?
Longtemps Noirmier réfléchit.
— Écoute, ma femme, dit-il enfin. J’ai une idée. Il faut remplacer notre enfant qui ne compte plus par un autre, et puisqu’ils veulent des mineurs, aux impôts, nous allons tout de suite leur en faire un.