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LE VIGNERON DANS LA VIGNE

Si vous avez un chien, caressez-le, en lui recommandant le calme.

À cheval, poussez un peu la noble bête contre les flots et qu’elle piaffe d’effroi.

Moi, j’ai l’habitude. En costume léger, la cigarette aux dents, les mains derrière le dos, comme dans mon jardin, je m’avance tranquillement vers la mer, et je la laisse venir.


Dire chaque jour : « Quand on pense que c’est la lune qui produit les marées ! » et lever avec lenteur les yeux au ciel, y chercher la lune absente et lui sourire au juger.

Dire aussi, pour ne pas faire de jaloux : « Le beau coucher de soleil ! » mais hochant soudain la tête, indiquer par là qu’on n’est point dupe, qu’on sait à quoi s’en tenir sur cet air de se coucher.


Cette dame fait la planche et rien d’elle ne dépasse le niveau de la mer.

Celle-là rit tellement qu’elle laisse tomber une goutte d’eau dans la mer.

— Oh ! le bel anneau de corail sur la mer !