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LE VIGNERON DANS LA VIGNE


Une nuit, les rats grignotèrent la dernière miette du coffre, décoiffèrent le sucrier vide et ne revinrent pas.

Les araignées tapies n’attendaient, pour filer leurs toiles, que le silence. Un bruit régulier le troublait encore.

Mais brusquement l’horloge s’arrêta. Elle ne s’était point ralentie peu à peu, ses tic tac faiblissant jusqu’au tic tac suprême : elle cessait de marcher comme une personne frappée debout, et qui ne se croyait pas malade.

Le cœur de la maison ne battait plus.

Des gens du village poussèrent la porte et ramassèrent par terre la vieille Honorine, tombée sur le nez et morte toute seule, sans prévenir.