premier prix, ce serait la fortune et la gloire,
mais Olympe n’a ni goût ni originalité. Elle
ne sait pas que les abat-jour modernes sont
légers comme des danseuses ; elle charge
les siens de lithophanies et ne réussit que
de lourdes horreurs. Quand elle a payé
les frais d’envoi et de manutention, il faut
qu’elle paie les frais de retour et elle hésite
à faire revenir sa pelote à épingles ou sa
recette de cuisine. Elle n’a obtenu qu’une
quatrième mention honorable, pour un cordon
de sonnette. Il n’était pas élégant, il
était solide : on pouvait se pendre après.
Elle se repose quelquefois, elle cultive son jardin qui est grand comme une serviette, et de temps en temps elle place un bol de fraises.
Dans cette petite ville, tout le monde, même les dames qui en profitent, reconnaît les vertus de Mademoiselle Olympe. Seule, sa mère, madame Bardeau, les ignore. Olympe lui fait croire qu’elle a sauvé de la faillite de son frère quelques économies presque suffisantes. Madame Bardeau le croit