versant de l’ouest ne plonge point si bas, et forme en s’étalant l’agréable plateau du Valromey. Quant à la croupe, elle borne un vaste marécage traversé par le Rhône.
Or, au pied de cette croupe, sur le chemin de grande communication qui épouse sa courbe, la contourne et va de Genève à Lyon en passant par les lieux hantés du Sarvant, — se rencontrent des villages et des châteaux alternés.
Les communes sont bâties au bord de la route et se nomment Culoz, Béon, Luvrieu, Talissieu, Ameyzieu et Artemare. Entre elles, mais plus haut, sur le flanc de la montagne, les manoirs se dressent dans leur beauté diverse et plus ou moins seigneuriale : Montverrand, féodal, — Luyrieu, un décombre, — Châteaufroid, néo-moyenâgeux, — Mirastel, Louis XIII, — et Machuraz, d’un quinzième renaissant mêlé d’une Renaissance ressuscitée.
De tous ces châteaux, Mirastel seul nous intéresse.
Il est facilement reconnaissable. Du chemin de fer, qui longe la route à quelque distance, on le voit se détacher sur le fond vert assombri de la montagne, entre Machuraz, qui a des murs blancs sous des tuiles rouges, et Châteaufroid, dont les deux tourelles portent gothiquement des cônes d’ardoises bleues. Il est en briques — des briques devenues roses, dont la chaude clarté l’ensoleille toujours — et flanqué de quatre tours d’angle. Trois sont encore coiffées de leurs vieux toits d’ardoises grises, en forme de ballons pointus comme des casques sarrasins ; mais la quatrième supporte une coupole d’observatoire. Le jardin de Mirastel, penché sur le dévers comme sur un pupitre, l’entoure d’un moutonnement de frondaisons. Sa terrasse, plantée d’arbres, lui fait de sa muraille un socle rocailleux. Il domine ses deux voisins, et lui-même est dominé par les hameaux montagnards d’Ouche et de Chavornay, qui, vers la gauche, se superposent derrière lui, jalonnant la voie pierreuse des sommets.
Deux chaussées carrossables montent en lacets au portail de Mirastel. L’une vient de Talissieu, l’autre d’Ameyzieu. Toutes deux viennent donc de la route. Mais, au