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fin du journal

de scaphandres pour aller dans l’air, comme nous mettrions des scaphandres pour aller viviséquer les poissons dans leur élément aquatique…

§ Je ne regarde plus à côté.

§ Les Sarvants ne peuvent être des créatures plus grande que nous. La dimension des couloirs, la hauteur des étages, le prouvent.

27 juillet.

Le malheureux ! le malheureux ! L’épouvantable torture ! On a continué. On continue…

À l’étage plus bas, le porc a été transporté dans la chambre vide qui est sous le supplicié. Il a commencé de souffrir ces douleurs sans pareilles qui vont augmenter la science et la valeur des Sarvants.

Des grincements fourmillent contre ma cellule ; on se presse en foule pour mieux voir l’opération…

28 juillet.

Ce sont de petites entailles… de petits coups de petites lames… un travail minutieux, soigné…

§ Tout en bas, une grande couleuvre est en train de souffrir… Et après elle, quel animal ? Et après l’homme, qui ? Quelle femme ? Oh ! mon Dieu, quelle femme ? C’est à devenir fou !

§ Le sang — ce sang qu’ils ne possèdent pas, ce liquide vital proscrit de leur anatomie — a l’air d’intriguer les Sarvants. Ils réunissent tous les sangs versés dans un même bocal invisible, et, chose curieuse, ils ont déjà trouvé un moyen qui les empêche de se coaguler.

§ Une génisse encore — blanche — paie sa dette à la science des Invisibles. La colonne de sang monte dans le bocal. — L’homme vit toujours.

§ Il n’est pas possible que les Sarvants connaissent ce que c’est que la souffrance telle que les hommes la connaissent. — Le serpent est en tronçons.