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fin du journal

rarium, les couloirs. Très symétrique. Je cherche en vain à quoi peut servir ce grand vide au milieu de la façade, contre ma cabine. Sont-ce des cabines laissées vacantes à chaque étage ? Et alors pourquoi ? — Est-ce un renfoncement dans la construction ? Et alors à quoi sert-il ? — Est-ce une haute salle dont le plancher serait celui du rez-de-chaussée et le plafond celui du dernier étage ? — Une salle (ou des salles) de conférences ?…

§ Les Sarvants cultivent. Le carré d’humus qu’ils ont ajouté l’autre jour est un champ de carottes (à notre usage, comme de raison).

§ Les Sarvants ne sont plus dupes de nos vêtements. Voilà comment : une folle s’est déshabillée. Quelques minutes après, d’autres personnes ont été déshabillées. Ah ! les malheureux ! quelles figures éperdues ! On les a laissé se revêtir. — Mais à la fin, qui « on » ? — De ce fait, le singe a été redescendu à l’étage des bêtes ; j’ai bien vu qu’on essayait de lui enlever sa peau… Ouf ! je respire.

§ Ceci est mieux encore : les 4 aéronautes du Syl…, qui n’avaient pas quitté leurs pelleteries, ont été aussi descendus d’un cran ! Les Sarvants ne se sont même pas donné la peine de voir si leurs peaux de bique et de phoque étaient amovibles ! D’emblée, ils les ont pris pour des singes.

20 juillet.

J’écris de moins en moins facilement. Ce cahier ! qui devait être si complet ! Enfin, l’essentiel y sera consigné.

[Rien les 21, 22, 23, 24. Plusieurs pages remplies de calculs, de croquis malhabiles et pénibles. Le mot Marie-Thérèse écrit de tous côtés, dans tous les sens, et d’ailleurs biffé. Puis un dessin qui veut certainement représenter la jeune fille.]

25 juillet.

Je sais la destination des salles vides.