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Le Journal de Robert Collin



Tel on va lire le journal de Robert Collin, tel M. Le Tellier le lut à M. Monbardeau, dans l’automobile de M. d’Agnès, au milieu du peuple de Paris[1]. Donc, l’astronome recommença :

4 juillet, 3 heures de l’après-midi.

Vingt-quatre heures écoulées depuis mon enlèvement. Jusqu’ici, j’ai eu trop de choses à observer pour pouvoir écrire. Je compte faire un journal avec ce que je verrai, et le faire parvenir à qui pourra se servir de mes renseignements pour délivrer les prisonniers. Le faire parvenir ! Comment ? Je ne sais…

C’est donc hier à trois heures (hier mercredi 3 juillet) que je suis devenu la proie des Sarvants. Volontairement. Il y avait déjà du temps que je m’exposais seul. Ils semblaient ne pas vouloir de moi. Enfin hier, comme je traversais le Forestel (un pré à mi-chemin du Grand Colombier et de Virieu-le-Petit), j’entendis le bour-

  1. Pièce 657. Le lecteur nous saura-t-il gré de l’avoir reproduite textuellement ? Nous osons l’espérer. Ce document, brut, nous a paru sacré dans la forme incorrecte que son auteur fiévreux lui a donnée. Nous l’aurions même édité en fac-similé, n’était l’obligation où nous sommes d’établir un volume à 3 fr. 50 et non plus cher.