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iii

À l’Assaut du Ciel



Et l’annonce de la découverte Le Tellier courut au long des fils télégraphiques, et traversa les océans sur l’onde hertzienne ou dans le câble électrisé.

Aussitôt, la masse des explorateurs, partout disséminés en quête du Sarvant, s’arrêta de chercher. Caravanes dans le désert, missions dans les sylves pernicieuses, régiments chez les Barbares, chaînes d’ascensionnistes au flanc des aiguilles de glace, Charcots près des Pôles, Baratiers en Afrique, tous procédèrent au retour. Les chevaux tournèrent le nez du côté de l’écurie, les bateaux mirent le cap sur le port. — La parole était aux seuls aéronautes.

Depuis longtemps déjà, — depuis qu’on avait reconnu la possibilité d’une poursuite aérienne, — les chantiers d’aérostation travaillaient avec zèle. Mais quand il fut avéré que les bandits avaient élu domicile in excelsis, leur activité redoubla et les ateliers pullulèrent.

C’est que le problème se corsait. À l’origine, il consistait seulement à établir des engins de vitesse, d’obéissance et de stabilité, propres à donner la chasse aux pirates. Et voilà qu’impromptu la question d’altitude venait tout modifier. Et quelle altitude ! Cinquante kilomètres !… Ils étaient admirables, ces écumeurs qui faisaient tenir leur bouge à cinquante kilomètres en l’air, dans un milieu réputé à peine « portant », dans une atmosphère si pauvre que la science y reconnaît le vide presque absolu,