semblables, tous deux bâtis à l’intention du ciel, et qui, jaloux, semblent se défier au-dessus de tout un peuple. — Qui l’emportera ? Qui doit l’emporter, de ces deux temples sur les deux collines ?… L’astronome balance un moment. Plutôt que d’être ici, ne ferait-il pas mieux d’être là-bas, dans l’observatoire extatique du ciel ? d’un ciel si constellé qu’il n’a plus de ténèbres ?…
— « Ah çà, mordienne, courage donc ! Il n’est pas encore temps de se résigner ! Rien n’est perdu ! Volte-face ! Et front à l’ennemi : le Sarvant ! »
D’un pas déterminé, M. Le Tellier traverse la plate-forme, et se grandit, farouche, contre les balustres. En bas, dans le jardin, les logements des lunettes méridiennes et photographiques arrondissent leurs toits de mosquées. Plus loin, vers le sud, vers Mirastel, vers la tache enfin, l’observatoire de Montsouris. Et plus loin encore, échelonnés sur la terre inapercevable, encore d’autres observatoires, mieux placés que Paris sous certains rapports… Saint-Genis-Laval, près de Lyon… Voilà, voilà !
— « C’est à Saint-Genis-Laval qu’il faut aller maintenant ! Patience et persévérance ! Avant la nuit je serai fixé. Partons. »
M. Le Tellier n’a jamais su comment les journalistes eurent vent de sa présence à Paris. Toujours est-il qu’un groupe de messieurs à stylographes et à détectives l’attendait devant la grille de l’Observatoire.
M. le Directeur ne crut pas devoir leur cacher sa découverte de la tache, non plus que sa récente désillusion. Sensationnelles confidences ! Aussitôt, les reporters ne se sentirent plus de joie ; ils se dispersèrent avec une promptitude inconcevable ; et, pendant que chacun gagnait à toute vitesse le bureau de sa rédaction, M. Le Tellier, — disposant d’une couple d’heures avant le départ du train, — se fit conduire avenue Montaigne, chez le duc d’Agnès.
Le jeune sportsman revenait de Bois-Colombes. Il rayonnait. L’aéroplane en construction lui donnait les plus beaux espoirs ; l’appareil capteur d’électricité atmos-