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ii

Suite de la Tache carrée



Chauffeur ! à l’Observatoire ! »

M. Le Tellier quitte la gare du P. L. M. Il a bien mauvaise mine ce matin. Toute la nuit, dans le wagon — sa deuxième nuit sans sommeil — il s’est acharné à comprendre, il a rempli son carnet de figures géométriques, d’équations algébriques, d’opérations mathématiques… Et il comprend de moins en moins. Jamais le mystère ne lui a semblé plus mystérieux que depuis qu’il commence à s’éclaircir. Et puis, un doute lui est venu concernant l’équatorial de Hatkins. Puissant, à coup sûr, mais dans une situation déplorable ! La tache est visible en théorie ; mais en pratique ? Le télescope la fera-t-il apparaître à travers cette masse atmosphérique de plus de cinq cents kilomètres, bourrée de nuages et de brumes, où les diverses températures provoquent d’innombrables réfractions ? Rien que les poussières et les fumées de Paris constituent un rempart sérieux ! Pour obtenir quelque chose de net, on sera bien obligé de diminuer le grossissement…

Mais, au bout de son avenue, voici l’Observatoire avec ses coupoles. Voici la Sainte-Sophie de la Science, avec sa terrasse qui paraît en ébullition. Voici la Sainte-Geneviève de l’Astronomie, avec ce gros bouillon prépondérant qui est le dôme du grand équatorial. Voici le Sacré-Cœur de Montparnasse.

— « Ah ! Monsieur le Directeur ! »