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Une Lettre — Un Câblogramme


Lettre du duc d’Agnès à M. Le Tellier.
( pièce 397)
9 juin 1912.
40, Avenue Montaigne.

Cher Monsieur,


Il y a aujourd’hui un mois, jour pour jour, que j’ai quitté Mirastel, vous laissant tous si désolés. J’ai beaucoup travaillé depuis lors ; mais ce n’est que d’hier que j’éprouve assez d’espérance pour avoir enfin le courage de vous le confier.

Assurément, je ne suis pas sans inquiétude au sujet de ce dirigeable légendaire que Maxime a vu dans le brouillard, me dites-vous, et qui semble se passer d’aéronautes. Votre description m’a fait penser tout de suite aux torpilles télémécaniques, ces petits véhicules de catastrophes qu’on est parvenu à diriger de loin, sans fil. Pourquoi, en effet, n’y aurait-il pas des ballons analogues, dont les différents mécanismes seraient commandés à distance, par un capitaine insoupçonnable ?… Voilà qui compliquerait notre tâche ! Car, en admettant que nous puissions nous emparer de ce ballon désert, quelles indications résulteraient pour nous d’une telle prise quant au domicile et à la personnalité des Sarvants ?

Heureusement, rien n’est sûr. Et d’ailleurs, l’engin que nous allons fabriquer — notre aéroplane de chasse — sera, j’espère, des plus remarquables.