connut, et ornée de gravures non moins chères a ses souvenirs.
Il se haussa sur la pointe des pieds. Le haut d’un verre de lampe se montra. Et il lut certain que cette lampe était posée sur le plat inférieur du bureau dos-d’âne. Mais il maudissait ce rideau ou cet écran quelconque qui bouchait tout le côté gauche de la fenêtre éclairée, empêchant l’observateur de découvrir une importante portion de la petite chambre haute.
On ne pouvait rien voir de plus, concernant l’intrus, que ce sommet du verre de lampe. Il n’y avait qu’à prendre patience et attendre les événements. Selon ce qu’ils seraient, on agirait.
Ils restèrent immobiles, pendant des minutes qui leur semblèrent singulièrement développées, les yeux fixés sur cette demi-fenêtre, faiblement éclairée (la lampe devait être munie d’un abat-jour), attentifs à ne déceler leur présence par aucune distraction.
Charles, soudain, se recula vers l’ombre du grenier, instinctivement. L’homme venait de se lever sans hâte. Nul doute qu’il n’eût été assis, jusqu’à ce moment, devant le bureau. Il saisit la lampe, s’approcha de la bibliothèque, en ouvrit l’un des battants vitrés, et, haussant la lumière, se mit à chercher quelque livre ou quelque document.
Julien, dans un souffle presque inexistant, constata :
— On ne l’entend pas ! Comment cela se fait-il ? Une pression de Charles lui imposa silence. Celui-ci ouvrait des yeux si extraordinaires que le chauffeur, voyant au clair de lune cette face de stupeur, commença d’être beaucoup moins rassuré.
Charles, en effet, éprouvait, à cette minute, une stupéfaction sans nom.
L’homme à la lampe était de taille moyenne. Il portait de courts favoris grisonnants ; ses cheveux abondants faisaient un beau désordre de boucles. Ses traits révélaient l’énergie ; son œil jetait des regards vifs. Il était vêtu d’une veste mal ajustée, lâche, de couleur vert-olive, avec un collet de velours brun. Le col de sa che-