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le maître de la lumière

informé de certains faits nouveaux relatifs à l’assassinat ?

— Ce n’est pas tout à fait cela, mais cela revient au même. Vous serez fixé lorsque je vous aurai mis en possession du document.

— Il n’y en a donc qu’un seul ?

— Un seul, en effet,

— Combien ? demanda Charles.

— Le million.

— Peste ! Un million ! Comme vous y allez, mon cher homme ! Un million pour la confession de Jean Cartoux, matelot à bord de la Finette, commandant César Christiani ! Jean Cartoux, inspecteur de la Sûreté, de service boulevard du Temple, le 28 juillet 1835 ! Jean Cartoux, assassin de son ancien capitaine !

Luc cria, hurlant presque :

— Comment savez-vous ça ?

— Vos calculs étaient faux, mon pauvre Certeuil. Vous avez trop attendu. Ce matin, moi aussi, j’ai appris quelque chose. C’est le jour des révélations, il faut le croire ! César Christiani, avant de mourir, a formellement reconnu et dénoncé son meurtrier, et nous sommes maintenant plusieurs à le savoir !

— Pas de chance ! soupira Luc, qui s’était repris avec une merveilleuse rapidité. Dites plutôt que c’est le jour des tapes. Je manque tout. Si j’avais pu me douter de ce qui arrive, c’est moi qui n’aurais pas hésité, à Saint-Trojan !… Enfin, rien ne sert d’y revenir. Au revoir, Christiani. Puisque vous savez tout, puisque ce document n’a aucune valeur pour vous.

— Pardon, dit Charles avec négligence, en tant qu’historien je suis curieux de tout ce qui touche à l’Histoire et je parierais que la confession de Jean Cartoux renferme des détails intéressants. Je consens, pour cette seule raison à vous l’acheter.

— Combien ? dit Luc à son tour.

— À ma discrétion.

— Cela ne vaut plus cher, dédaigna le ci-devant Certeuil. Allons, j’ai confiance en vous. Prenez l’objet. J’accepterai ce que vous me donnerez.