ticulier. Tout ce qu’il peut certifier, c’est que l’élocution fut précise et qu’aucun balbutiement ne l’a brouillée. L’homme articulait normalement, sans grasseyer ni zézayer.
Charles expliqua :
Ma sœur vous posait cette question parce que, si l’assassin avait eu l’accent méridional, le fait nous aurait donné une précieuse indication. Certaines personnes présument que le crime a été commis par un Corse ; vous comprenez ?
Le professeur, d’un geste, exprima son impuissance.
On en fut réduit à déplorer, purement et simplement, que le meurtrier eût été si laconique et, aussi, que César eût tourné le dos pendant tout le temps — bien court ! — où les deux ennemis étaient restés face à face. Car il était vraisemblable que César avait parlé, de son côté. Non seulement cela paraissait probable, étant données les conjonctures de l’événement, mais encore les gestes du vieillard, les mouvements de sa tête et de ses épaules semblaient bien indiquer qu’il avait répondu quelque chose à cette brusque interrogation : « Vous me reconnaissez, n’est-ce pas, capitaine ? »
Il est vrai que les dernières paroles de César n’avaient peut-être été qu’une exclamation, ou bien qu’elles n’auraient jeté nulle lumière sur la ténébreuse aventure de cette mort. Un miroir, reflétant la figure du corsaire, n’eût révélé peut-être qu’un cri ou qu’un phrase aussi inutile que celle de l’assassin : « Vous me reconnaissez… »
On regretta cependant qu’aucune glace n’ornât la cheminée et l’on chercha néanmoins avec acharnement, au long des images du film, si quelque surface polie, quelque verre de tableau, quelque vitre de fenêtre ouverte, ou bien même le bois verni d’un meuble, n’avait pas réfléchi obscurément le visage et par conséquent la parole de celui qui allait mourir…
Rien. On ne trouva rien. Ni les yeux de Charles et de Colomba, avivés par le désir du cœur, ni les prunelles des sourds-muets, renforcées par une loi de nature, ne purent découvrir l’ombre d’un reflet.
Charles, pensant que la face de César s’était pourtant,