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CHAPITRE XV

de singuliers auxiliaires


À présent, l’atelier de la rue de Tournon avait subi quelques modifications. Un rideau noir, glissant sur une longue tringle, pouvait masquer la baie et plonger la vaste salle dans l’obscurité. Contre une muraille, un écran blanc se dressait en face d’un appareil de projection cinématographique.

On avait tiré les positifs des films tournés pendant la grande séance. On avait agrandi plusieurs images du meurtrier. Et Charles ne se lassait ni de faire passer à l’écran la reproduction de l’événement rapide et violent, ni de comparer entre eux les portraits de Fabius et les photographies de celui qui avait tué son quadrisaïeul.

C’était à désespérer. Les ressemblances n’étaient pas si accentuées que l’on pût assurer : « Fabius est l’assassin ». Les dissemblances n’éclataient pas au point de prouver le contraire. Si les juges de 1835 avaient eu les films en leur possession, ils en auraient tiré un excellent parti, eux qui avaient la faculté d’appeler en leur présence Fabius Ortofieri en chair et en os ; mais aujourd’hui, l’accusé n’étant plus représenté que par des ef-