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le maître de la lumière

situation. Mais je suis persuadé que vous ne la goûtez pas davantage. Je salue en vous celui qui vous a délégué et, dans l’assurance des sentiments que vous venez de m’exprimer et dont je vous remercie, je vous dis : soyez le bienvenu.

— À mon tour de vous remercier, dit Luc.

Et il mit dans cette phrase une bonne grâce si parfaite que Charles, un moment, se demanda si, après tout, l’homme qu’il avait devant lui n’était pas pénétré de ses devoirs et tout à fait sincère.

— Voici les portraits que vous avez demandés.

Luc s’appuyait, en effet, sur un grand rectangle plat, empaqueté et ficelé. Il défit le léger emballage et les quatre portraits de Fabius apparurent, tels que Rita les avait décrits : la peinture à l’huile, le pastel fait dans la prison et les deux miniatures, ce qui prouvait que M. Ortofieri avait prié sa fille de prêter la sienne. Un exemplaire de la lithographie dont nous avons parlé s’y trouvait joint.

Charles éprouva d’abord une certaine satisfaction. Il s’était demandé si Luc de Certeuil apportait les véritables portraits de Fabius Ortofieri. Ruser sur ce point eût été fort audacieux, mais la consigne était de veiller et le mot d’ordre était « méfiance ». Ensuite, le juge d’instruction improvisé, rassuré sur l’authenticité des portraits, ressentit la déception la plus inattendue et pourtant celle qu’un amateur de tableaux anciens lui aurait certainement fait prévoir.

Les portraits n’offraient pas entre eux une ressemblance stricte ; même les deux miniatures, ouvrages d’un seul artiste et faites simultanément, différaient quelque peu. On avait bien là, dans l’ensemble, quatre images de l’homme correct, robuste, à la prunelle bleue, au visage foncé encadré de « pattes-de-lapin », mais, connaissant l’une des images, aurait-on reconnu, d’emblée Fabius dans une autre ? Tous ceux qui possèdent des portraits d’aïeuls savent fort bien ce que nous voulons dire ; il n’est pas d’ailleurs jusqu’aux photographies qui ne produisent souvent une impression analogue et ne nous font voir sous des traits changeants la même personne.