tente. Les yeux seuls, adoucis, montraient le consentement, la capitulation.
— Enfin ! soupira-t-elle. Arrange-toi.
— Merci ! s’écria-t-il avec fougue.
Elle s’était assise à son bureau et commençait tranquillement à écrire. Charles voulut l’entourer de ses bras ; il ne résistait pas, comme d’habitude, au besoin de s’épancher auprès d’elle en baisers pleins de tendresse.
— Allons, fit-elle. C’est bien, c’est bien !
Et, ayant reniflé brusquement contre la joue de son fils, elle l’écarta sans douceur.
— Laisse-moi travailler. À présent, les choses sérieuses me réclament.
— Je vous aime bien ! dit-il.
Elle haussa les épaules et il sortit.
Alors, Mme Christiani posa sa plume et joignit les mains.
« Plus de doute, murmura-t-elle. Il m’embrasse, il me dit qu’il m’aime !… Allons ! voilà bien les hommes ! Il n’y a sur la terre qu’une fille Ortofieri et il a fallu que mon Christiani s’en éprît ! Maintenant, nous n’avons plus qu’un espoir et il est faible. Si ce bandit de Fabius reste coupable, — et je suis convaincue qu’il l’est, — voilà mon fils malheureux ! Car je le connais ! Jamais l’assassin de César n’entrera dans notre famille, quand il serait représenté par son héritière à la vingtième génération ! Cela, jamais, tant qu’il y aura chez nous des hommes comme Charles et des femmes comme moi !… Pauvre garçon ! dit-elle en rêvant. C’est encore une chance qu’il ait trouvé ces plaques… »
Mais elle jugeait cela tout naturel, tandis que l’amour de Charles pour une Ortofieri lui semblait la chose du monde la plus invraisemblable.
Mme Geneviève Le Tourneur avait dit à Charles, comme il prenait congé d’elle :
— C’est donc entendu. Revenez me voir demain. Évitons autant que possible les lettres. Demain j’aurai vu