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CHAPITRE XI

le vieux crime


Malgré l’assurance que « toute décision » était « différée », Charles Christiani continua de penser qu’il fallait aller vite en besogne. En matière de fiançailles, on ne peut tenir bien longtemps suspendus les événements, et Luc de Certeuil n’était pas homme à se laisser amuser. Une solution, dans un sens ou dans l’autre, devait intervenir au plus tôt. Le plan était de rapprocher autant qu’il se pourrait la date à laquelle, en présence de témoins et toutes précautions ayant été prises, on procéderait à la rétrovision du meurtre de César.

Cette séance extraordinaire ne pouvait avoir lieu qu’à Paris. C’est là qu’on trouverait toutes les commodités désirables, tous les conseils, le maximum de garanties.

Charles, cependant, se retint d’agir précipitamment, et fixa son départ au surlendemain seulement. Il voulait emporter, en effet, tout ce qui lui semblerait propre à servir ses efforts ; non seulement la plaque précieuse entre toutes, mais les autres, mais l’aquarelle de Lami, le manuscrit secret, les Souvenirs du corsaire, sa correspondance, jusqu’au moindre document, écrit ou autre, se rapportant à César. Et dans ce dessein, il prit le parti de visiter de fond en comble le château, d’en fouiller les meubles, d’examiner avec soin les surfaces qui