Page:Renard - Le Docteur Lerne sous-dieu, 1908.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
le docteur lerne, sous-dieu

mon cours, et, à mesure que je parlais, mon oncle m’écoutait avec une attention croissante.

En vérité, la chose méritait bien qu’on s’y intéressât. Durant les trois dernières années, si les moteurs avaient peu changé dans leur structure élémentaire et celle de leurs principaux organes, l’ajustage, en revanche, avait progressé, et les matières employées l’étaient plus judicieusement. C’est ainsi que pour la construction de ma voiture, dont les baquets de course formaient la plus laconique des carrosseries, on n’avait pas utilisé le bois. Ma 80-chevaux constituait une petite usine luxueuse et précise, entièrement de fonte et d’acier, de cuivre, de nickel et d’aluminium. La grande invention de l’époque y était appliquée ; je veux dire qu’elle ne reposait pas sur quatre pneumatiques, mais sur des roues à ressorts, admirablement élastiques. Aujourd’hui, cela semble très ordinaire : il y a un an, mes jantes en fer provoquaient encore bien des surprises.

Mais ce que la 234-XY offrait de plus remarquable, en y réfléchissant, c’était, à mon avis, ce perfectionnement, que les ingénieurs ont obtenu si graduellement, qu’on ne l’a point vu de jour en jour s’affirmer : l’automatisme.

La première « voiture sans chevaux » s’encombrait de leviers, de pédales, de manettes et de volants nécessaires à la conduite, de robinets et de graisseurs à tourner, indispensables au fonctionnement du mo-