exactement qu’un phonographe, au point d’en être inquiet, et je m’en voulus de n’avoir pas approfondi l’examen de la serre ; une étude moins hâtive et plus calme de son contenu m’aurait sans doute édifié. Je condamnai sévèrement ma précipitation et mon énervement de la veille. — Mais pourquoi ne pas essayer de les racheter ? Peut-être n’était-il pas trop tard ?…
Les mains derrière le dos, une cigarette aux lèvres, la direction incertaine, bref : en promeneur, je m’en allai passer devant la serre.
Elle était fermée.
J’avais donc gâché la seule occasion de m’y instruire, oui, je le sentais, la seule. Ah ! capon ! capon !
Afin de ne pas donner l’éveil, j’avais franchi ces parages prohibés sans même ralentir, et maintenant, l’allée me conduisait vers les bâtiments gris. À travers l’herbe qui la couvrait, un sentier battu témoignait de fréquents passages.
Au bout de quelques foulées, je vis mon oncle venir au-devant de moi. — Nul doute qu’il n’eût guetté ma sortie. — Il était tout réjoui. Sa figure ternie, quand elle souriait, rappelait mieux son jeune visage d’autrefois. Cette affable expression me rasséréna : mon escapade avait passé inaperçue.
— Eh bien, mon neveu ? fit-il presque amicalement, tu es de mon avis, je parie ? l’endroit n’est pas récréatif !… Tu seras bientôt rassasié de tes promenades sentimentales au fond de cette casserole !