nant il greffait entre eux les animaux supérieurs et toutes les plantes !… Infâme et grandi, mon oncle m’inspira le dégoût et l’admiration d’un dieu malfaiteur.
Son œuvre était pourtant moins estimable que repoussante, et je dus me faire violence pour continuer ma visite.
Elle en valait la peine, même si elle ne fut qu’une visite à des hallucinations. Ce qui me restait à connaître dépasse les cauchemars d’un fou. Affreux, certes, mais comique aussi par un certain côté : burlesquement sinistre.
Et parmi les patients, lequel dégageait cette horreur davantage ? Lequel, du cobaye, de la grenouille, ou des arbustes ?
Le cobaye, à tout prendre, n’avait peut-être rien de si remarquable. Son pelage n’était-il vert et gazonneux que grâce au reflet de toutes ces plantes ? Cela se peut.
Mais la grenouille ? Mais les arbustes ? Que penser d’elle et d’eux ?
Elle — la rainette couleur des herbes, les quatre pattes enfouies dans l’humus, plantée au milieu d’un pot ainsi qu’un végétal aux quatre racines, la paupière close, l’air insensible et morne ?
Eux — les dattiers ? D’abord ils n’avaient pas remué, et nul vent ne souffla, j’en suis certain ; et puis, quand ils s’agitèrent, ce fut dans tous les sens. Leurs palmes se balancèrent très doucement… il me sembla même entendre… mais je ne le jurerais pas. — Oui, les