— Permettez-moi de rester, au contraire, mon oncle, afin que nous puissions renouer connaissance. Nous en avons besoin tous les deux.
Lerne fronça les sourcils, puis il plaisanta :
— Tu persistes à me renier, galopin ?
— Non ; mais gardez-moi près de vous, sinon vous me ferez beaucoup de peine, et, franchement, dis-je sur un ton badin, je ne saurai que croire…
— Halte ! riposta mon oncle énergiquement, il n’y a rien de mal à supposer, loin de là !
— Bien sûr. Néanmoins vous avez des secrets, et c’est votre droit. Si je vous en parle, c’est qu’il faut bien m’y résoudre pour vous assurer que je les respecterai.
— Il n’y en a qu’un ! Un seul secret ! Et son but est noble et salutaire ! scanda mon oncle en s’animant. Un seul, entends-tu ! celui de nos travaux : un bienfait, de la gloire aussi, et de l’or !… Mais il faut encore du silence autour de nous…
» Des secrets ? Tout le monde sait que nous sommes ici ! que nous travaillons ! Les journaux l’ont dit ; ça n’est pas des secrets, ça !
— Calmez-vous, mon oncle, et réglez ma conduite chez vous. Je suis à votre discrétion.
Lerne reprit ses raisonnements intérieurs,
— Eh bien ! dit-il en relevant le front, c’est entendu. Un oncle tel que je me suis toujours montré envers toi ne saurait te repousser. Ce serait là mentir