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le docteur lerne, sous-dieu

Mais, tombant de lassitude, je m’endormis bientôt, en ruminant des tours de policier et les méthodes subtiles d’une investigation logique.

*

Je m’éveillai au petit jour. Et tout de suite, j’entrevis la fin de ma claustration.

Non loin de moi, en effet, des hommes, cachés par le fourré, causaient en marchant. Ils allaient et venaient, comme le cerf (?), parcourant, à n’en pas douter, les voies entortillées. Un moment, toujours dissimulés, ils passèrent à quelques mètres de la voiture, mais je ne compris pas leur colloque. Il me sembla qu’ils s’entretenaient en allemand.

Enfin ils m’apparurent à la même place que l’animal, trois, penchés sur le sol, avec l’air de suivre une piste. À l’endroit où la bête avait fait demi-tour, l’un d’eux poussa une exclamation et montra qu’il fallait revenir en arrière. Mais ils m’avaient aperçu et je m’avançai vers eux :

— Messieurs, dis-je en souriant de mon mieux, aurez-vous la bonté de m’indiquer le chemin de Fonval ? Je me suis perdu…

Les trois hommes me considéraient sans répondre, inquisiteurs et sournois.

Ce trio n’était pas commun.

Le premier, sur un corps massif et courtaud, arron-