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le docteur lerne, sous-dieu

maine, lançant contre la porte le bélier de sa masse. Puis, brusquement, il s’est tu. Voici près d’un mois. Je pense que les réservoirs d’essence ou d’huile sont vides. Néanmoins, j’ai interdit à Louis, mon mécanicien, d’aller s’en rendre compte et d’entrer dans la cage de cet animal féroce.

Nous avons la paix maintenant, mais Klotz est toujours là. ......

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Louis a endigué les considérations philosophiques prêtes à s’échapper de ma plume. Louis est venu précipitamment et m’a dit en ouvrant de grands yeux :

— Monsieur, Monsieur ! que Monsieur vienne voir la 80-chevaux !…

Je n’en demandai pas davantage et sortis au plus vite.

Dans l’escalier, le domestique m’avoua qu’il s’était permis d’ouvrir la remise parce que, depuis quelque temps, il venait de là une mauvaise odeur. En effet, l’atmosphère même de la cour était nauséabonde. Louis s’exclama, presque admiratif :

— Monsieur parle si ça cocote ! — Et il m’introduisit dans le box.

La voiture présentait un aspect si bizarre que je me refusai d’abord à la reconnaître.

Affaissée en tas sur ses roues amollies, elle était déformée comme l’eût été un automobile de cire à moitié fondu. Les leviers se penchaient, courbés comme des