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le docteur lerne, sous-dieu

enthousiaste qui, du reste, n’ajoutait rien à l’insuffisance de l’entrefilet. Et c’est un an plus tard, je le répète, que s’était produit ce bouleversement de lui-même. Douze mois de travail avaient-ils abouti à un échec ? Une amère déconvenue avait-elle affecté assez gravement le professeur pour qu’il me traitât comme un étranger, presque en fâcheux ?…

Au mépris de son hostilité, c’est respectueusement, avec le plus d’affection possible, que j’avais écrit de Paris cette lettre où je lui faisais part de ma bonne fortune et lui demandais licence d’aller le voir.

Jamais invitation ne fut moins engageante que la sienne. Il me priait de l’avertir de ma venue afin qu’il pût commander une voiture pour m’aller quérir à la station : « Tu resteras sans doute peu de temps, ajoutait-il, car le séjour de Fonval n’est pas gai. On y travaille beaucoup. Viens seul et préviens. »

Mais sapristi ! j’avais prévenu et j’étais seul ! Moi qui avais considéré ma visite comme un devoir ! Ah, bien oui ! une stupidité, tout simplement !…

Et je regardais avec mauvaise humeur l’étoile des chemins où les projecteurs épuisés ne jetaient plus qu’une lueur de veilleuse.

Certainement j’allais passer la nuit dans cette geôle sylvestre ; rien ne m’en tirerait avant le jour. Les crapauds de l’étang, vers Fonval, avaient beau m’appeler ; en vain la cloche de Grey tintait les heures pour