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le docteur lerne, sous-dieu

quite. jé retrouver hier mon premier Aman, l’omme que je mé batu avec léoni, Alcide. C’est le bau ga qui a été vaincœur hier. Je retournavec car je lez dans la pau. Décidéman je ne pouvez quiter cette vi la que pour énormaiman d’argen comme lerne avez Promi. Épui je t’aurez randu maleureu Épui je taurez fécocut car voi tu, tu n’aété alaoteur que 2 foi, la foi que le taurot t’a fichu un cou de corne aprè, dan le petit boi, Épui la foi que t’a fichu le can auçito aprè, dan ma chambre, le Reste cest Pas ca. Je désir un vrai omme. Cest pas ta faute, auçi j’espert queça ne te fera pas de paine.

Adieu pour la vi
Emma Bourdichet[1]
  1. À la première lecture que nous fîmes en commun du Docteur Lerne, la facture et surtout le style de ce billet nous parurent en contradiction flagrante avec le langage habituel de Mlle Bourdichet. Pour médiocre qu’il soit, ce langage est moins défectueux que ce style, en effet. (Voyez le Ch. VII où la différence s’accuse davantage). Gilbert s’appuya d’emblée sur cette disparate pour soutenir qu’elle prouvait surabondamment la supercherie de Cardaillac, lequel — d’après lui — n’aurait pas su maintenir jusqu’au bout l’intégrité de son personnage féminin. On lui répondit qu’il voulût bien, un instant, supposer la bonne foi de Cardaillac ; dans ce cas, le billet constitue un document irréfutable, une émanation directe de Mlle Bourdichet, tandis que les phrases de celle-ci, éparses au cours de l’histoire, ne sont que des citations. Elles nous parviennent donc à travers le souvenir de M. Vermont, qui, n’étant pas romancier de carrière, en rapporte l’esprit mieux que la lettre. (Voyez comme il rend les