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le docteur lerne, sous-dieu

affaires de cette duplicité inconcevable, amalgame sans second de l’assassin et de la victime : Klotz-Lerne.

Au cours de son existence phénoménale — quatre ans et demi, à peu près, — il n’avait formulé aucune disposition testamentaire. Ce me fut la preuve que, en dépit de ses pronostics funèbres, la mort l’avait surpris tout à fait à l’improviste ; car, dans le cas opposé, nul doute qu’il n’eût fait le superflu pour me déshériter. Je trouvai dans le secrétaire, au fond de la cache, le testament de mon oncle, tel que la lettre de jadis me l’avait annoncé. Il m’instituait légataire universel.

Mais Klotz-Lerne avait grevé le domaine d’hypothèques surabondantes, et contracté force dettes. Ma première pensée fut de plaider ; et puis l’absurdité du procès me frappa, et j’entrevis tous les bouleversements que pouvaient susciter dans l’ordre juridique une pareille substitution de personnes, ces faux d’un genre imprévu par le code, ces stellionats, cette captation d’héritage hors la nature et la loi. Il fallait se résigner à toutes les conséquences d’un dol étourdissant et n’en pas souffler mot, sous peine des pires insinuations.

Tout compte fait, d’ailleurs, accepter la succession me donnait encore du profit, et, vendu pour vendu, j’étais résolu d’avance à me débarrasser de Fonval, préjugeant qu’il ne serait plus pour moi qu’un nid à mauvais souvenirs.

Je compulsai toutes les paperasses. Celles du vrai