Otto Klotz, parbleu !
Le mystère s’illumina. Son dernier voile, un suaire, s’était déchiré. Tout s’expliquait ! Tout : la brusque métamorphose du professeur coïncidant avec la disparition de son aide principal, avec le voyage de Mac-Bell, avec l’éclipse même de Lerne ! Tout : les lettres rebutantes, l’écriture changée, ma non-reconnaissance, l’accent germanique, les manques de mémoire, et, par ailleurs, le caractère emporté de Klotz, sa témérité, sa passion pour Emma, et puis les travaux répréhensibles, les crimes sur Mac-Bell et sur moi ! Tout ! tout !! tout !!!…
En évoquant le récit de mon amie, je pus reconstituer l’histoire d’un forfait inimaginable :
Quatre années avant mon retour à Fonval, Lerne et Otto Klotz reviennent de Nanthel où ils ont passé la journée. Lerne est probablement joyeux. Il va retrouver ses études généreuses sur la greffe, dont le but, le seul but, est de soulager l’humanité. Mais Klotz, amoureux d’Emma, veut donner à ces recherches un autre objet, — de profanation et de lucre surtout : — l’échange des cerveaux. Sans doute même, cette idée (qu’il n’a pu creuser à Mannheim, faute d’argent), l’a-t-il déjà proposée à mon oncle, et cela sans résultat.
Cependant l’aide a son idée, — machiavélique. Avec le secours de ses trois compatriotes, prévenus à l’avance et cachés dans le fourré, il terrasse le professeur, le bâillonne, et enferme dans le laboratoire cet