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le docteur lerne, sous-dieu

remarquée en passant. Ayant pris la voie de droite, après plusieurs détours elle m’offrit un nouvel embranchement comme on propose un logogriphe ; là, je me guidai dans le sens de Fonval d’après l’orientation des falaises montant vers le château, mais un nouveau carrefour m’embarrassa. Où donc avait passé l’avenue droite ?… L’aventure me confondait.

J’allumai les projecteurs. Longtemps je parcourus à leur clarté l’enchevêtrement des allées sans pouvoir m’y reconnaitre, tant les pattes d’oie s’alliaient aux ronds-points et se renforçaient d’impasses. Il me parut que j’avais déjà rencontré certain bouleau. Du reste, les murailles avaient toujours la même hauteur. Je tournais donc en un véritable labyrinthe et n’avançais point. Le paysan de Grey avait-il tenté de m’avertir ? c’était probable.

Néanmoins, comptant sur le hasard et piqué de l’épisode, je poursuivis mon exploration. Trois fois le même croisement se présenta dans le champ radieux des lanternes, et trois fois j’y débouchai par des voies différentes en face du même bouleau.

Je voulus appeler. Malheureusement la sirène se détraqua et je n’avais pas de trompe ; quant à ma voix, la distance qui me séparait de Grey par ici et, par là, de Fonval, empêchait qu’on l’entendît.

Une crainte me vint alors : — si l’essence allait manquer ?… Je fis halte au milieu du carrefour et vérifiai le niveau. Mon réservoir était presque vide. À quoi bon le