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le docteur lerne, sous-dieu

donné de curieux résultats, puisque nous avons fait les constatations suivantes :

1o Le cerveau humain se décharge presque totalement dans une plante.

2o D’homme à homme, avec consentement mutuel, le passage des personnalités s’accomplit très complètement, à part la question du pédicule qui fait de ces âmes des espèces de sœurs, de mentalités siamoises…

3o D’homme à homme, sans consentement mutuel, le tassement de l’âme destinataire (sous la pression de l’autre) produit, malgré l’imperfection du procédé, un avatar partiel et momentané de l’individu expéditeur ; avatar fort intéressant, car il satisfait déjà quelques-uns de ces desiderata que je comblerai tous, si j’atteins le but poursuivi.

Il me paraît inaccessible.


Voilà donc où aboutissaient les études universelles que mon oncle m’avait si ardemment préconisées !

La théorie était déconcertante. J’aurais dû m’en ébahir. Il y avait là une tendance au spiritualisme bien curieuse chez un matérialiste pareil à Lerne, et la nouvelle doctrine se présentait sous un jour de fantasmagorie qui eût fait s’écarquiller nombre d’yeux derrière doctes besicles, érudits pince-nez, monocles péremptoires. Quant à moi, je n’y découvris pas sur-le-champ tous ces sujets d’admiration, étant quelque peu gâteux dans ce temps-là. Et je ne vis pas non plus que j’avais traduit à mon adresse un mané thécel pharès franco-allemand. Mon attention se portait sur ces