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L’OPÉRATION CIRCÉENNE


Je rouvris les yeux sur des ténèbres hermétiques où régnait aussi, dans le désert des bruits, le silence des odeurs. Je voulus redire : « Ne commencez pas ! je suis encore éveillé ! » Mais aucune parole ne résonna ; le délire de la nuit se prolongeait : il me sembla que le mugissement s’était rapproché, au point de l’entendre en moi-même… Impuissant à maîtriser l’émeute de mes sens, je me tins coi.

Et grandit alors cette assurance que la chose mystérieuse était consommée.

Peu à peu les ténèbres se dissipèrent. L’ataraxie prenait fin. À mesure que ma cécité se guérissait, des senteurs et des sons toujours plus nombreux faisaient comme une foule heureuse qui vient. Béatitude. Oh ! rester, rester ainsi !…