Page:Renard - Le Docteur Lerne sous-dieu, 1908.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
le docteur lerne, sous-dieu

nant, on s’affairait. Il vint de là une odeur pénétrante d’éther. Les secrets ! les secrets jusqu’à la fin !

— Qu’y a-t-il derrière ceci ? m’écriai-je.

Entre le mur et le rideau, Karl et Wilhelm passèrent, évacuant le cabinet ainsi aménagé dans l’autre moitié de la salle. Ils avaient mis des blouses blanches, eux aussi. — Ce n’était donc que les aides…

Mais Lerne avait saisi quelque chose, et je sentis sur ma nuque le froid de l’acier. Je poussai un cri.

— Imbécile ! dit mon oncle, c’est une tondeuse.

Il me coupa les cheveux, puis me rasa de près le cuir chevelu. À chaque toucher du rasoir, je croyais le fil dans ma chair.

Ensuite on me savonna de nouveau le crâne, on le rinça, et le professeur, au moyen d’un crayon gras et d’un compas d’épaisseur, couvrit ma calvitie de lignes cabbalistiques.

— Enlève ta chemise, me dit-il ; attention, ne brouille pas mes repères !… Étends-toi là-dessus maintenant.

Ils m’aidèrent à me hisser sur la table. On m’y attacha solidement, les bras sous la claie.

Où donc était Johann ?

Karl m’appliqua sans prévenir une espèce de muselière. Un effluve d’éther pénétra mes poumons. — Pourquoi pas du chloroforme ? pensai-je.

Lerne recommanda :