Page:Renard - Le Docteur Lerne sous-dieu, 1908.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IX

L’EMBÛCHE


Le père de Mac-Bell vint le chercher sans retard accompagné de son autre fils.

Depuis que Lerne lui avait écrit, rien de nouveau ne s’était produit à Fonval. Le mystère s’y continuait et l’on multipliait autour de lui les dispositions contre ma personne. Emma ne descendait plus ; je l’écoutais, du petit salon, vaquer à ses passe-temps futiles dans la chambre aux mannequins ; ses talons secs tambourinaient au plafond.

Mes nuits étaient blanches. L’idée de Lerne et d’Emma ensemble, l’un sadique et l’autre complaisante, persécutait mon insomnie. La jalousie s’entend à enrichir l’invention ; elle me faisait voir des tableaux d’une insupportable ingéniosité. J’avais beau me jurer de les mettre en action pour mon propre contentement dès que j’en aurais le pouvoir, la vision s’achar-