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le docteur lerne, sous-dieu

en fuite. Une licence octroyée de si bon cœur valait-elle qu’on en profitât ? — Pas si bête. Je n’en userais point.


Pendant que Lerne rédigeait l’épître aux Mac-Bell, j’allai flâner à travers le parc.

Et j’y assistai à l’incident le plus étrange, au moins dans l’impression qu’il me causa.

La fortune, on l’a vu, se jouait de moi sans relâche ; elle me faisait volter comme un pantin vers la quiétude ou vers le trouble. Cette fois, elle se servit pour me bouleverser du moindre prétexte. L’âme tranquille, je n’aurais pas revêtu d’un caractère mystérieux ce qui pouvait bien n’être qu’une bizarrerie de la nature ; mais le vent soufflait au merveilleux, j’en flairais partout, et la phrase de Lerne me cornait toujours aux oreilles que, depuis la nuit de mon arrivée, il y avait dehors certaines choses qui n’auraient pas dû s’y trouver.

Au surplus, celles que je vis dans le parc ce jour-là — et qui, j’insiste, n’auraient pas ébahi comme moi le premier venu — me semblèrent combler une lacune de mes documents sur la question Lerne : le cycle de ses études s’en fermait, pour ainsi dire. Cela était fort indistinct. J’entrevis bien, sur ces données inconsistantes, une solution de tous les problèmes — une solution abominable ! — mais, tumultueuses et extravagantes, mes idées n’étaient pas assez précises